BIO

Prön Flåvürdik, groupe au nom beaucoup moins imprononçable qu'il n'y paraît
au premier regard, continue à croître et à se métamorphoser depuis 2004, arrosé par la
bruine de Rouen, ville brumeuse dont sont originaires ses membres.

Amphibienne, l'entité s'accommode aussi bien de l'obscurité des caves de lieux
interlopes que de la clarté du white cube d'une galerie d'art.
Elle produit une musique surprenante, à dominante instrumentale – musique
cinématographique, au sens où ses compositions fonctionnent comme autant de
musiques de films. Mais de films jamais tournés, qui se projettent néanmoins sur la
surface de l'esprit de l'auditeur, pour le transpercer en profondeur. Et où, selon l'imaginaire
de chacun, la créature d'Alien pourrait s'être égarée sur le plateau de tournage d'un porno
réalisé par Sergio Leone, avant de nous poursuivre dans le labyrinthe de Shining. Ou le
palais des glaces de The Lady From Shanghai.

Dernière réalisation en date, Legacy, album constitué d'une unique piste pour une
durée approximative de 40 minutes (tout comme ses trois prédécesseurs), procède par
déploiement organique, et propose comme expérience une longue apnée à travers une
pluralité de climats.

Lourds riffs reptiliens, obsédants, nappes de synthétiseurs en expansion, basses
percussives, saturation de l'espace sonore, voix vocodées. Un exosquelette métallique
rampe, accélère. Ses articulations grincent. Le carnage est imminent. Hurlements. Des
respirations suivent les brisures, des voix lointaines psalmodient des mantras pour un
culte stellaire secret, dans la noirceur de l'obsidienne. Un cheminement initiatique vers
une Transcendance cachée à l'extrémité d'un tunnel infini.

Musique exigeante, pas si éloignée toutefois de la scène punk-hardcore
dans laquelle elle s'enracine (elle en conserve l'urgence et la fureur), mais dont elle a su
s'émanciper pour produire une musique autre.
Développant son univers propre, la formation n'est pas pour autant autarcique.
À géométrie variable, aujourd'hui stabilisée sous la forme d'un quartet, après avoir
fusionné le temps d'un enregistrement avec une autre formation rouennaise (Le Noise
Addicted Ensemble et ses cuivres free-jazz), elle suscite collaborations diverses et
rencontres insolites. 

« Quand ils furent passés de l'autre côté du pont, les fantômes vinrent à leur rencontre ». 



Pr. G. Alarm




* * *


Prön Flåvürdik

Dès les premières secondes on sait.


Aucun adjectif ne pourra qualifier leur univers avec justesse.

Un mot peut-être: alchimie.



Un son puissant, dense jusqu'au plus haut degré de l'esprit.

Une dimension verticale très forte qui s'abat sur vous d'emblée, plante le corps de l'auditeur comme un arbre, l'esprit décolle immédiatement vers les hautes sphères, l'âme se sent enlevée au ciel. 



Prières, silence, catharsis, incantations, on communie avec Prön Flåvürdik.

Leur musique est un aboutissement de maîtrise en expansion contrôlée.

Quatre musiciens théurges ouvrent des portes physiques sur un ailleurs visionnaire qui nous contamine.



Des phases répétitives quasi militaires qui transmutent en ambiances infestées de légendes occultes .



Au final la musique de Prön Flåvürdik surprend sans arrêt.



Personne ne sort indemne d'une telle performance.




 

Scorpène Horrible